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trouve, en effet, sur divers monumens égyptiens, des légendes royales dont le cartouche qui renferme le nom propre se lit également Ramsès Ⲣⲏⲙⲥⲥ, mais dont le cartouche prénom diffère d’une manière marquée du prénom constant des légendes royales de Ramsès le Grand. Il importe de reconnaître à quels rois de la liste de Manéthon peuvent se rapporter ces légendes, et c’est en fixant cette synonymie que nous pouvons acquérir de nouvelles certitudes sur l’antiquité des hiéroglyphes phonétiques.

La légende royale du Pharaon qui a construit le magnifique palais de Médinétabou, et quelques parties des édifices de Karnac et de Louqsor à Thèbes, est reproduite dans notre Tableau général, sous le n.o 113. Le prénom est formé d’abord des trois signes que, dans le nom de Ramsès le Grand, n.o 114, nous avons reconnus être les noms divins et Saté ; mais au lieu du titre approuvé par le Soleil, que contient ensuite ce dernier, le prénom de la légende n.o 113 offre quatre autres caractères dont la valeur est bien connue[1], et qui forment le titre Ⲙⲉⲓⲁⲙⲛ[2] Meiamon, Meiamoun, aimant Ammon, celui qui aime Ammon, l’ami d’Ammon : et comme le nom propre de ce roi est aussi Ⲣⲏⲙⲥⲥ Ramsès, suivi d’un titre particulier que je traduis par Martial, ou par les mots favorisé de Mars[3], nous ne pou-

  1. Suprà, pag. 155.
  2. Tableau général, n.o 393.
  3. Voyez toutes les variations de ce titre au Tableau général, n.o 443 bis, et la note à l’explication des planches.