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et qui est omis dans l’autre prénom (planche XII, 3 a), comme un caractère distinct, essentiel et exprimant une idée distincte, par exemple, celle de protégé. Nous devrions traduire alors ce prénom par le protégé de Phrê et de Saté, approuvé par le Soleil. J’avoue, toutefois, que je penche pour la première version Rê-Saté, approuvé par le Soleil : Rê-Saté serait une espèce de nom ou de prénom mystique, composé de la réunion des noms propres de deux grandes divinités ; et nous savons, en effet, que des rois égyptiens ont été désignés par des noms formés simplement de deux noms de divinités ainsi combinés. Je citerai ici le nom d’un roi de Thèbes, Σεμφρουκρατης, qui, d’après le témoignage formel d’Ératosthène, signifiait Hercule-Harpocrate. Quoi qu’il en soit, je pense que la diversité des noms qu’on remarque dans les différentes listes des rois égyptiens données par Manéthon, Ératosthène, Diodore de Sicile et Hérodote, ne proviennent que de ce que les uns ont donné le prénom royal, et les autres le nom propre d’un même prince, ou, en d’autres termes, que les uns ont traduit ou transcrit la prononciation du premier cartouche d’une légende royale, et que les autres ont transcrit la prononciation du second, qui contient le véritable nom propre. Mais ce n’est point ici le lieu de développer cette assertion ; il est temps de passer à la lecture du nom propre qui accompagne le prénom que nous venons d’examiner.

La forme la plus simple de ce nom propre est le n.o 4 (planche XII) ; la valeur et la prononciation