Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 211 )

transcription de cette légende hiératique, qu’on vient d’opérer en caractères hiéroglyphiques, suffit pour démontrer l’identité de nature et les rapports intimes que j’ai dit exister, soit dans leur ensemble, soit dans leurs plus petits détails, entre le système d’écriture hiéroglyphique et le système d’écriture hiératique des anciens Égyptiens. On conçoit alors avec quelle facilité j’ai dû recueillir les élémens de l’alphabet phonétique hiératique.

On trouve encore, sur d’autres monumens que ceux déjà cités, les noms propres, et toujours phonétiques, des Pharaons Sésonchis et Osorchon. On lit, par exemple, le nom du premier de ces rois, avec les mêmes prénoms et titres qu’il porte dans la colonnade du palais de Karnac, sur une statue de granit représentant la déesse à tête de lion, Tafné ou Tafnèt[1], qui existe au Musée royal de Paris, et sur la base d’un sphinx, au Musée britannique.

Le nom, le prénom et les titres de son fils et successeur, le roi Osorchon, sont aussi gravés sur la panse d’un grand et superbe vase d’albâtre oriental, qui, d’après le contenu de l’inscription hiéroglyphique, a été jadis offert par ce prince au Dieu souverain des régions du monde, au seigneur suprême Amon-Rê : ce vase fut, dans les temps antiques, enlevé à l’Égypte et transporté à Rome, où un membre illustre de la famille

  1. Voyez les noms hiéroglyphiques de cette déesse, Tableau général, n.os 53 et 72.