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(pl. X, n.o 7), signifie en effet, Domina mater ejus gratiosa Ran : et ce sont là, signe pour signe (à l’exception du seul titre ⲛⲉⲃⲏⲓ(pl. X, n.o 8), Domina), les titres et le nom de la reine mentionnée dans l’inscription de la statuette, sa gracieuse mère Ran[1].

Il est évident que l’Osortasen de la stèle de M. Thédenat est bien le roi Osortasen de l’obélisque d’Héliopolis et de la statuette de M. Durand. Le roi Osortasen était donc fils du roi Ptahftêp et de Ran.

S’il pouvait rester quelques doutes à cet égard, ils seraient promptement levés par la seconde stèle de M. Thédenat. Ce monument, de même matière et d’un travail semblable à celui de la première, offre l’image de deux personnages assis, un homme et une femme ; devant eux est une seconde femme debout, et tous trois reçoivent des offrandes de fleurs et de fruits que leur présente un quatrième individu habillé fort simplement.

L’homme assis tient dans sa main un sceptre semblable à celui que portent les Pharaons dans les bas-reliefs historiques, et la légende placée au-dessus de sa tête (pl. X, n.o 9) est ainsi conçue : Ⲁⲙⲛⲙ.… ϣⲉ ⲟⲥⲣⲧⲥⲛ, le chéri ou le donné par Ammonfils d’Osortasen. Ainsi le nom propre de ce personnage, qualifié de chéri d’Ammon et de fils d’Osortasen, est formé comme celui du roi chéri d’Ammon, et fils du roi Osortasen, mentionné dans l’inscription de la statuette de cornaline (pl. X, n.o 2), des parties antérieures d’un lion. Il est

  1. Pl. X, n.o 2, les sept derniers caractères.