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une écriture alphabétique, s’en créèrent une à leur tour, et que l’écriture phonétique égyptienne ne remonte point au-delà de l’époque où les deux peuples furent en contact direct. Je me hâte donc de citer des noms phonétiques de Pharaons plus anciens que Psammitichus. C’est, ce me semble, la meilleure réponse que l’on puisse faire à une supposition pareille, et que rien d’ailleurs ne saurait motiver.

L’obélisque de granit encore debout au milieu des ruines d’Héliopolis, porte la légende royale gravée sous le n.o 119. Le sens du prénom nous est encore inconnu ; mais le nom propre renfermé dans le second cartouche se lit sans aucune hésitation, Ⲟⲩⲥⲣⲧⲥⲛ ou bien Ⲟⲥⲣⲧⲥⲛ ; je n’ai point balancé à reconnaître dans ce nom le second roi de la xxiii.e dynastie, que Manéthon appelle ΟΣΟΡΘΩΣ ou ΟΣΟΡΘΩΝ, et il ne restera aucun doute sur cette synonymie, lorsque j’aurai développé quelques faits qui me semblent présenter un assez piquant intérêt.

Il existe, dans le cabinet de M. Durand, une statuette d’environ trois pouces de hauteur, faite d’une seule cornaline de très-belle couleur, et représentant un personnage accroupi. Entre ses jambes est gravée une petite inscription hiéroglyphique (pl. X, n.o 1), qui contient un cartouche. Je la lis ϣⲉ ⲣⲏ Ⲟⲥⲟⲣⲧⲥⲛ Ⲡⲧϩⲥ… ϥ ⲙⲁⲓ, le fils du Soleil, Osortasen, chéri de Phtha…… On remarquera dans ce cartouche, de plus que dans celui d’Héliopolis, qui renferme le nom du même prince, le lituus, signe de la voyelle , placé