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Si nous analysons ensuite les deux cartouches[1] que précède la formule fils du Soleil, et qui doivent renfermer les noms propres, appliquant aux signes qui les composent les valeurs phonétiques déjà assurées, on obtient dans l’un[2] Ϩⲁⲕⲣ ou ϩⲁⲕⲕ, et dans l’autre[3], Ⲛⲁⲓϥⲣⲟⲩⲛ ; plus, un signe dont le son est encore inconnu.

Aucun nom de souverain grec ou romain ne saurait être reconnu dans ces deux noms propres ; nous devons donc essayer si nous ne rencontrons point, dans les dynasties égyptiennes de Manéthon, deux noms propres de Pharaons qui aient quelque analogie avec ceux que nous lisons dans les deux cartouches : on les trouve bientôt en effet. Dans sa xxix.e dynastie, celle des Mendésiens, il place un roi dont le nom est écrit Αχωρις, et que Diodore de Sicile appelle Ακορις ; et ce prince, circonstance bien remarquable, eut pour prédécesseur et pour successeur deux rois que Manéthon nomme Νεφεριτης, et dont Diodore écrit le nom Νεφρεα, Νεφερεα, à l’accusatif, et Νεφερευς, au nominatif.

Il est impossible de ne point reconnaître, dans le nom hiéroglyphique du roi Ϩⲁⲕⲣ (Hakr), le nom du roi Acor-is (Ακορ-ις, Αχωρ-ις), et dans Ⲛⲁⲓϥⲣⲟⲩⲛ, (Naifroué ou Naifroui), le nom égyptien du roi appelé Néphéreus ou Néphéritès par les Grecs.

  1. Tableau général, n.os 123 b et 124 b.
  2. Ibid. n.o 124 b.
  3. Ibid. n.o 123 b.