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aucun doute sur le sens que nous attribuons à l’épervier mitré, au taureau et au bras étendu, en traduisant ces trois signes, le fort ou le puissant Apollon, car ces trois hiéroglyphes sont les signes initiaux de toutes les colonnes des grands obélisques, et nous avons vu que celles de l’obélisque du roi Ramestès, traduit par Hermapion, commencent toutes également par les mots Απολλων κρατερος, le puissant Apollon, Le groupe phonétique ⲙⲁⲓ, aimé, termine la légende n.o 384. qui signifie donc le chéri du puissant ou du fort Arouéris (ou Apollon).

J’ai également recueilli dans les inscriptions royales sculptées sur les monumens égyptiens, tant du premier style que du second et du troisième, un très-grand nombre de titres hiéroglyphiques analogues à ceux que nous venons de citer, et qui expriment l’affection que certaines divinités étaient censées accorder à divers souverains de l’Égypte ; je citerai ici les suivans :

1.o Ⲏⲟⲩⲃ-ⲙⲁⲓ ( n.os 359 et 360), le chéri de Cnouphis : dans le premier, le nom du dieu est exprimé phonétiquement, et il est figuratif dans le second ;

2.o Ⲥⲧⲏ-ⲙⲁⲓ (n.os 385, 386 et 387), le chéri de Saté (la Junon égyptienne) : le nom de la déesse, phonétique dans le premier groupe, est figuratif dans les deux autres ;

3.o Ⲧⲱⲟⲩⲧ-ⲛⲏⲃ ⲏ ⲛⲕⲁϩ ⲙⲁⲓ (n.o 388) : le chéri de Thoth, seigneur des huit contrées : ce groupe