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de Louqsor et le Flaminien, ont pour premiers signes des trois colonnes perpendiculaires de chacune de leurs faces, un épervier coiffé du pschent ; et nous avons déjà vu dans le chapitre V, qu’un épervier coiffé du pschent était le nom symbolique du dieu Arouéris. Il est évident par-là que l’obélisque de Ramestès avait pour signes initiaux de ses colonnes hiéroglyphiques, l’image de l’épervier mitré, comme les obélisques de Louqsor, le Flaminien, l’obélisque d’Alexandrie, ceux de Constantinople et d’Héliopolis, les obélisques dits Médicis, Mahuteus, &c. &c.

Il nous sera donc facile maintenant de retrouver sur les obélisques égyptiens, le titre de chéri d’Apollon ou d’Arouéris, Ον Απολλων φιλει ; et l’on ne peut le méconnaître dans les cinq premiers signes des premières colonnes des faces septentrionale et occidentale de l’obélisque Flaminien, l’épervier mitré, un taureau, le bras étendu, le hoyau et les deux feuilles[1]. L’épervier mitré est le nom symbolique d’Arouéris ou Apollon ; le taureau exprimait l’idée de force avec tempérance (Ανδρειον μετα σωφρουνης) selon Horapollon[2] ; ce taureau avec le bras, qui paraissent former un groupe, expriment ici l’idée de fort ou de puissant, épithète qu’Hermapion donne en effet dans son texte même à Apollon, qu’il nomme constamment Απολλων κρατερος, le fort, le puissant Apollon. Et il ne peut rester

  1. Tableau général, n.o 384.
  2. Liv. I, Hiéroglyphe n.o 46.