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Δεδωρημαι σοι βιον απροσκορον. « Le Soleil, dieu grand, seigneur du ciel : nous t’avons donné une vie exempte de satiété. » C’est encore là une traduction des légendes d’un second bas-relief de l’obélisque, représentant le dieu Phrê adoré par le roi Ramestès. La première partie, le Soleil, dieu grand, seigneur du ciel, était la légende du dieu lui-même inscrite devant son image, et la seconde, nous t’avons donné une vie exempte de satiété, sont les paroles que Phrê (le dieu soleil) adressait au roi Ramestès prosterné devant lui.

On peut voir une composition tout-à-fait semblable, dans le pyramidion de l’obélisque Campensis, face méridionale[1]. Ce tableau représente le dieu Phrê (le soleil) à tête d’épervier, assis sur son trône, et ayant devant lui la légende hiéroglyphique gravée sur notre planche VII, n.o 5, dont tous les signes sont connus d’ailleurs, et qui signifie le Soleil, dieu grand, seigneur suprême, ou de la partie céleste, (ⲡⲉⲧⲡⲉ). Une seconde légende tracée devant celle que nous venons de traduire, et reproduite avec plus de détails derrière le trône du dieu (planche VII, n.o 6), renferme très-certainement les signes exprimant les idées je donne ou nous donnons à toi une vie heureuse, comme portait aussi l’obélisque de Ramestès. Le roi auquel le Soleil adresse les mêmes paroles dans l’obélisque Campensis est représenté, ainsi que cela est assez habituel, sous la forme d’un sphinx à tête

  1. De origine et usu obeliscorum, planche intitulée, Pyramidion obelisci Campensis.