Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 134 )

monolithes de Rome, l’obélisque de Saint-Jean de Latran et l’obélisque Flaminien. G. Zoëga, qui a discuté sur les lieux le degré de probabilité de l’une et l’autre opinions, se décide pour l’obélisque Flaminien, en avouant toutefois qu’il est douteux que l’un de ces deux monolithes soit précisément celui dont Hermapion a interprété en langue grecque les légendes hiéroglyphiques[1].

Les notions certaines que nous avons déjà acquises par l’étude de l’inscription hiéroglyphique de Rosette, et à l’aide desquelles il serait possible de recomposer en écriture hiéroglyphique une grande partie du texte d’Hermapion, suffisent en effet, non-seulement pour légitimer les doutes de Zoëga, mais encore pour décider en définitif que l’obélisque dont Hermapion a traduit les légendes, n’est ni l’obélisque Flaminien, ni celui de Saint-Jean de Latran, ni aucun de ceux qui ont échappé à la main des Barbares dans l’enceinte de Rome. Nous verrons aussi dans notre VIII.e chapitre, 1.o que l’obélisque de Saint-Jean de Latran a été érigé, non en l’honneur du Pharaon Ramésès ou Ramestès, comme l’obélisque d’Hermapion, mais en l’honneur du roi Thouthmosis ; 2.o que l’obélisque Flaminien porte des inscriptions de deux époques différentes, et nomme deux princes différens, ce qui ne saurait encore convenir au texte de l’obélisque d’Hermapion.

  1. De origine et usu obeliscorum, sect. IV, pag. 593, 594, 595.