Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 81 )

des déplacemens déjà indiqués dans l’ancienne langue égyptienne, et de la suppression habituelle, dans les textes hiéroglyphiques, de quelques prépositions ou particules déterminatives, reviendrait aux mots coptes ⲉⲁϥϣⲡ ⲡⲥⲟⲩⲧⲛ ⲙⲡⲉϥⲉⲓⲱⲧ ⲟⲩⲉⲥⲡⲁⲥⲓⲁⲛⲟⲥ ⲉⲡⲙⲁ ⲙⲡϥⲥⲟⲛ ⲧⲓⲧⲟⲥ ; c’est-à-dire, qui a reçu la direction (la puissance royale) de son père Vespasien, à la place de son frère Titus : et c’est là, sans aucun doute, le sens de cette série de caractères hiéroglyphiques ; car les mêmes signes, à l’exception des noms propres, se montrent dans l’inscription de Rosette[1], là où le texte grec porte παρελαβεν την βασιλειαν παρα του πατρος[2]. Nous les retrouvons également sur la quatrième face de l’obélisque de Philæ, là où le roi Ptolémée Évergète II, comparé à Horus, fils d’Osiris, enfant d’Isis, a pris, y est-il dit, la direction (la puissance royale), à la place de son père, ϭⲛϥ ⲥⲧⲏⲛ ⲙⲁ ⲧⲩⲉϥ[3]. Cette même formule hiéroglyphique se retrouve enfin dans les monumens du plus ancien style.

La partie hiéroglyphique de l’inscription de Rosette ne nous fait connaître que des verbes à trois temps distincts, présent, passé, futur, et seulement à la troisième personne. Mais ces mêmes signes qui caractérisent les temps ne sont encore autre chose, pris phonétiquement, que des préfixes et affixes coptes.


    portant le sceptre et coiffé du pschent, qu’on trouve sur l’obélisque. C’est un caractère figuratif ; tout le reste de la légende est phonétique.

  1. Texte hiéroglyphique, lig. 10, démotique 28. Voy. pl. VI, n.o 5.
  2. Texte grec, ligne 47.
  3. Voyez pl. VI, n.o 4.