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cela devait être en effet ; car, si l’on ne peut espérer de trouver beaucoup d’exemples de l’emploi des pronoms isolés sujets de la proposition, moi, toi, dans les inscriptions monumentales, les mêmes textes ne peuvent qu’en offrir de très-multipliés des pronoms de la seconde et sur-tout de la troisième personne, complémens directs ou indirects, soit de verbes, soit de prépositions.

L’inscription hiéroglyphique de Rosette et tous les autres textes présentent, tout aussi souvent que les textes coptes, le pronom préfixe et affixe de la troisième personne ; sa forme hiéroglyphique la plus ordinaire est le céraste dont la forme hiératique et démotique est absolument la même que celle du ϥ copte, qui lui-même est ce pronom affixe ou préfixe de la troisième personne. Nous avons déjà vu que cette forme antique a dû passer dans l’alphabet copte en même temps que les formes antiques du ϣ, du ϩ, du ϧ, du ϫ et du ϭ, parce que l’alphabet grec qu’adoptèrent les Égyptiens devenus chrétiens, ne présentait point de sons équivalens. J’ajouterai même que la découverte de ce fait très-curieux a beaucoup contribué à me convaincre de la nature véritablement phonétique d’une très-grande partie des signes qui composent les inscriptions hiéroglyphiques.

Dans ces mêmes inscriptions, le pronom de la troisième personne masculine, complément indirect, est exprimé par la ligne brisée ou horizontale , et le céraste ϥ : cela produit ⲛϥ, qui est justement le copte ⲛⲉϥ, ou ⲛⲁϥ à lui. (Tabl. gén. n.o 19.)