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au-dessus desquels s’élèvent les centaines de minarets des nombreux villages qui sont dispersés sur cette terre de prédilection. Ce spectacle est véritablement enchanteur, et la renommée de la fertilité de la campagne d’Égypte n’est point exagérée.

Le fleuve est immense, et les rives en sont délicieuses. Nous fîmes une courte halte à Fouah, où nous arrivâmes à midi. À 7 heures et demie du soir, nous dépassâmes Desouk ; c’est le lieu où le respectable Salt a expiré il y a quelques mois. Le 16, à 6 heures du matin, je trouvai, en m’éveillant, le maasch amarré dans le voisinage de Ssa-el-Hagar, où j’avais recommandé d’aborder pour visiter les ruines de Saïs, devant lesquelles je ne pouvais passer sans respect. (Voyez les planches no 1 et 2.)

Nos fusils sur l’épaule, nous gagnâmes le village qui est à une demi-heure du fleuve ; nos jeunes artistes chassèrent en chemin, et firent lever deux chacals, qui s’échappèrent à toutes jambes à travers les coups de fusils. Nous nous dirigeâmes sur une grande enceinte que nous apercevions dans la plaine depuis le matin. L’inondation, qui couvrait une partie des terrains, nous força de faire quelques détours, et nous passâmes sur une première nécropole égyptienne, bâtie en briques crues. Sa surface est couverte de débris de poterie, et j’y ramassai