Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/464

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gers que Ioussouf, fils de Iakoub, devint premier ministre et attira en Égypte la famille de son père, qui forma ainsi la souche de la nation juive.

Avec le temps, diverses parties de l’Égypte supérieure s’affranchirent du joug des étrangers, et à la tête de cette résistance parurent des princes descendants des rois égyptiens que les Barbares avaient détrônés. L’un de ces princes, nommé Amosis, rassembla enfin assez de forces pour attaquer les étrangers jusque dans la Basse-Égypte, où ils étaient le plus solidement établis, au moyen des places de guerre, parmi lesquelles on comptait en première ligne Aouara, immense campement fortifié qui exista dans l’emplacement actuel d’Abou-Kecheid ; du côté de Salakiéh.

Les exploits militaires d’Amosis délivrèrent l’Égypte de la tyrannie des Barbares. Il les chassa de Memphis, dont ils avaient fait leur capitale, et les contraignit de se renfermer tous dans la grande place d’armes d’Aouara, dont le siège fut commencé. Amosis étant mort sur ces entrefaites, son fils Aménôf continua le blocus et força les étrangers à une capitulation en vertu de laquelle ils évacuèrent l’Égypte pour se jeter sur la Syrie, où s’établirent quelques-unes de leurs tribus.

Aménôf, le premier de ce nom, réunit ainsi toute l’Égypte sous sa domination et releva le