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ces trophées, paisiblement assis sur son char, dont les chevaux sont retenus par des officiers, adresse une allocution à ses guerriers ; il les félicite de leur victoire, et prodigue fort naïvement les plus grands éloges à sa propre personne. « Livrez-vous à la joie, leur dit-il, qu’elle s’élève jusqu’au ciel ; les étrangers sont renversés par ma force ; la terreur de mon nom est venue, leurs cœurs en ont été remplis ; je me suis présenté devant eux comme un lion, je les ai poursuivis semblable à un épervier ; j’ai anéanti leurs âmes criminelles ; j’ai franchi leurs fleuves, j’ai incendié leurs forteresses ; je suis pour l’Égypte ce qu’a été le dieu Mandou : j’ai vaincu les Barbares : Amon-Ra mon père a humilié le Monde entier sous mes pieds, et je suis roi sur le trône à toujours. »

En dehors de ce curieux tableau existe une longue inscription malheureusement fort endommagée, et relative à cette campagne, qui date de l’an Ve du règne de Rhamsès-Méiamoun.

3e Tableau. Le vainqueur, le fouet en main et guidant ses chevaux, retourne ensuite en Égypte ; des groupes de prisonniers enchaînés précèdent son char ; des officiers étendent au-dessus de la tête du Pharaon de larges ombrelles ; le premier plan est occupé par l’armée égyptienne, divisée en pelotons marchant régulièrement en ligne et