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attestant que Rhamsès-Méiamoun a consacré cette grande porte en belle pierre de granit, à son père Amon-Ra, et qu’enfin les battants ont été si richement ornés de métaux précieux, qu’Ammon lui-même se réjouit en les contemplant.

On se trouve, après avoir franchi cette porte, dans la seconde cour du palais, où la grandeur pharaonique se montre dans tout son éclat : la vue seule peut donner une idée du majestueux effet de ce péristyle, soutenu à l’est et à l’ouest par d’énormes colonnades, au nord par des piliers contre lesquels s’appuient des cariatides, derrière lesquels se montre une seconde colonnade. Tout est chargé de sculptures revêtues de couleurs très-brillantes encore : c’est ici qu’il faut envoyer, pour les convertir, les ennemis systématiques de l’architecture peinte.

Les parois des quatre galeries de cette cour conservent toutes leurs décorations : de grands et vastes tableaux sculptés et peints appellent de toute part la curiosité des voyageurs. L’œil se repose sur le bel azur des plafonds ornés d’étoiles de couleur jaune doré ; mais l’importance et la variété des scènes reproduites par le ciseau absorbent bientôt toute l’attention. Quatre tableaux formant le registre inférieur de la galerie de l’Est côté gauche, et une partie de la galerie Sud, retracent les principales circonstances