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L’intérieur du grand pavillon, divisé en trois étages, fut décoré de bas-reliefs représentant des scènes domestiques de Rhamsès-Méiamoun ; je possède des dessins exacts de tous ces intéressants tableaux, parmi lesquels on remarque le Pharaon servi par les dames du palais, prenant son repas, jouant avec ses petits enfants ou occupé avec la reine d’une partie de jeu analogue à celui des échecs, etc., etc. L’extérieur de ce pavillon est couvert de légendes du roi ou de bas-reliefs commémoratifs de ses victoires.

C’est en suivant l’axe principal de ces curieuses constructions qu’on arrive enfin devant le premier pylône du grand et magnifique palais de Rhamsès-Méiamoun. L’édifice que nous venons de décrire n’en était qu’une dépendance et une simple annexe.

Ici, tout prend des proportions colossales : les faces extérieures des deux énormes massifs du premier pylône, entièrement couvertes de sculptures, rappellent les exploits du fondateur de l’édifice non-seulement par des tableaux d’un sens vague et général, mais encore par les images et les noms des peuples vaincus, par celles du conquérant et de la divinité protectrice qui lui donne la victoire. On voit sur le massif de gauche, le dieu Phtah-Socharis livrant à Rhamsès-Méiamoun treize contrées asiatiques, dont