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« Le seigneur souverain de la région supérieure et de la région inférieure, le réformateur des mœurs, celui qui tient le monde en repos, l’Hôrus qui, grand par sa force, a frappé les Barbares, le roi soleil seigneur de vérité, le fils du soleil, Aménothph, modérateur de la région pure, chéri d’Amon-Ra, roi des dieux. »

Ce sont là les titres et noms du troisième Aménophis de la dix-huitième dynastie, lequel occupait le trône des Pharaons vers l’an 1680 avant l’ère chrétienne. Ainsi se trouve complètement justifiée l’assertion que Pausanias met dans la bouche des Thébains de son temps, lesquels soutenaient que ce colosse n’était nullement l’image du Memnon des Grecs, mais bien celle d’un homme du pays, nommé Ph-Aménoph.

Ces deux colosses décoraient, suivant toute apparence, la façade extérieure du principal pylône de l’Aménophion ; et, malgré l’état de dégradation où la barbarie et le fanatisme ont réduit ces antiques monuments, on peut juger de l’élégance, du soin extrême et de la recherche qu’on avait mis dans leur exécution, par celle des figures accessoires formant la décoration de la partie antérieure du trône de chaque colosse. Ce sont des figures de femmes debout, sculptées dans la masse même de chaque monolithe et n’ayant pas moins de 15 pieds de haut. La ma-