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pres des vingt autres princes ; je dirai seulement que les noms de quelques-uns d’entre eux font certainement allusion soit aux victoires du roi au moment de leur naissance, tels que Nében-Schari (le maître du pays de Schari), Nébenthonib (le maître du monde entier), Sanaschténamoun (le vainqueur par Ammon), soit à des titres nouveaux adoptés dans le protocole de Rhamsès-le-Grand, comme par exemple Patavéamoun (Ammon est mon père), et Septenri (approuvé par le soleil), titre qui se retrouve dans le prénom du roi.

J’observe en même temps dans cette série de princes un fait très-notable : on y a, postérieurement à la mort de Rhamsès-le-Grand, caractérisé d’une manière particulière celui de ses vingt-trois enfants qui monta sur le trône après lui ; ce fut son 13e fils, nommé Ménephtha, qui lui succéda. Il est visible qu’on a en conséquence modifié, après coup, le costume de ce prince, en ornant son front de l’uraeus et en changeant sa courte sabou en longue tunique royale ; de plus, à côté de sa légende première, où se lit le nom de Ménephtha, qu’il conserva en montant sur le trône, on a sculpté le premier cartouche de sa légende royale, son cartouche prénom (soleil esprit aimé des dieux), que l’on