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de ces compositions immenses que je me plais à nommer des tableaux homériques ou de la sculpture héroïque, parce qu’ils sont pleins de ce feu et de ce désordre sublimes qui nous entraînent, à la lecture des batailles de l’Iliade. Chaque groupe, considéré à part, sera trouvé certainement défectueux dans quelques points relatifs à la perspective ou aux proportions, comparativement aux parties voisines ; mais ces petits défauts de détails sont rachetés, et au delà, par l’effet des masses, et j’ose dire ici que les plus beaux vases grecs représentant des combats pèchent précisément (si péché il y a) sous les mêmes rapports que ces bas-reliefs égyptiens.

Sur le haut de cette grande paroi on a sculpté un long bas-relief, mutilé au commencement et à la fin, représentant Rhamsès-le-Grand célébrant la panégyrie du grand dieu de Thèbes, le double Hôrus, ou Amon générateur. Comme j’aurai l’occasion de décrire une fête semblable existant dans tout son entier au palais de Médinet-Habou, je me contenterai de dire que c’est ici qu’existe une série de statuettes de rois rangées par ordre de règne ; ce sont : 1° Mènes (le premier roi terrestre) ; 2° un prénom inconnu, antérieur à la dix-septième dynastie ; 3° Amosis ; 4° Aménothph Ier ; 5° Thouthmosis Ier ; 6° Thouthmosis III ; 7° Aménothph II ; 8° Thouthmosis IV ;