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gauche du spectateur, l’on voit le roi Rhamsès sur son char lancé au galop, au milieu du champ de bataille couvert de morts et de mourants. Il décoche des flèches contre la masse des ennemis en pleine déroute ; derrière le char, sur le terrain que le héros vient de quitter, sont entassés les cadavres des vaincus, sur les-quels s’abattent les chevaux d’un chef ennemi nommé Torokani, blessé d’une flèche à l’épaule et tombant sur l’avant de son char brisé. Sous les pieds des coursiers du roi gisent, dans diverses positions, le corps de Torokato, chef des soldats du pays de Nakbésou, et ceux de plusieurs autres guerriers de distinction. Le grand chef bactrien, Shiropasiro, se retire sur le bord du fleuve ; les flèches du roi ont déjà atteint Tiotouro et Simaïrosi, fuyant dans la plaine et se dirigeant du côté de la ville. D’autres chefs se réfugient vers le fleuve, dans lequel se précipitent les chevaux du chef Krobschatosi, blessé, et qu’ils entraînent avec eux. Plusieurs enfin, tels que Thotâro et Mafèrima, frère (allié) de la plaie de Schéto(des Bactriens), sont allés mourir en face de la ville, sur la rive du fleuve, que d’autres, tels que le Bactrien Sipaphéro, ont été assez heureux pour traverser, secourus et accueillis sur la rive opposée par une foule immense accourue pour connaître le résultat de la bataillé. C’est au mi-