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et d’après leur costume, chercher ailleurs, je le répète, que dans cette vaste contrée sise entre le Tigre et l’Euphrate d’un côté, l’Oxus et l’Indus de l’autre, contrée que nous appelons assez vaguement la Perse. Cette nation, ou plutôt le pays qu’elle habitait, se nommait Chto, Chéto, Scéhto ou Schto ; car je me suis aperçu, enfin, que le nom par lequel on la désigne ordinairement dans les textes historiques, et qui peut se prononcer Pscharanschétko, Pscharinschèto ou Pscharéneschto (vu l’absence des voyelles médiales), est composé de trois parties distinctes : 1o d’un mot égyptien, épithète injurieuse Pscharé qui signifie une plaie ; 2o de la préposition n (de) que j’avais d’abord crue radicale ; 3o de Chto, Schto, Schéto, véritable nom de la contrée. Les Égyptiens désignèrent donc ces peuples ennemis sous la dénomination de la plaie de Schéto, de la même manière que l’Éthiopie est toujours appelée la mauvaise race de Kousch. Ce n’est point ici le lieu d’exposer les raisons qui me portent à croire fermement que c’est de peuples du nord-est de la Perse, de Bactriens ou Scythes-Bactriens, qu’il s’agit ici.

On a sculpté sur le massif de droite la réception des ambassadeurs scytho-bactriens dans le camp du roi ; ils sont admis en la présence de Rhamsès, qui leur adresse des reproches ; les sol-