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tant le titre de roi, ne paraît qu’après elle dans cette série de bas-reliefs, la reine seule se montrant dans les premiers et les plus importants. Ménéphtha-Siphtha fut le nom de ce souverain en sous-ordre.

Comme j’avais déjà trouvé à Ghebel-Selséléh des bas-reliefs de ce prince qui avait, après le roi Hôrus, continué la décoration du grand spéos de la carrière, j’ai dû reconnaître alors dans la reine Thaoser la fille même du roi Hôrus, laquelle, succédant à son père, dont elle était la seule héritière en âge de régner, exerça longtemps le pouvoir souverain, et se trouve dans la liste des rois de Manéthon, sous le nom de la reine Achenchersès. Je m’étais trompé à Turin, en prenant l’épouse même d’Hôrus, la reine Tmauhmot, pour la fille de ce prince, mentionnée dans le texte de l’inscription d’un groupe. Cette erreur de nom, indifférente pour la série des règnes, n’aurait point été commise si la légende de la reine, épouse d’Hôrus, eût conservé ses titres initiaux, qu’une fracture a fait disparaître. Siphtha ne porte donc le titre de roi qu’en s’a qualité d’époux de la reine régnante ; ce qui déjà avait eu lieu pour les deux maris de la reine Amensé, mère de Thouthmosis III (Mœris).

Ce fait diminue un peu l’odieux de l’usurpa-