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tites portions encore subsistantes. Des fouilles entreprises en grand produiraient sans doute la découverte du sarcophage de cet illustre conquérant : on ne peut espérer d’y trouver la momie royale, car ce tombeau aura sans doute été violé et spolié à une époque fort reculée, soit par les Perses, soit par des chercheurs de trésors, aussi ardents à détruire que l’étranger avide d’exercer des vengeances.

Au fond d’un embranchement de la vallée et dans le voisinage de ce respectable tombeau reposait le fils de Sésostris ; c’est un très-beau tombeau, mais non achevé. J’y ai trouvé, creusée dans l’épaisseur de la paroi d’une salle isolée, une petite chapelle consacrée aux mânes de son père, Rhamsès-le-Grand.

Le dernier tombeau, au fond de la vallée principale, se fait remarquer par son état d’imperfection ; les premiers bas-reliefs sont achevés et exécutés avec une finesse et un soin admirables ; la décoration du reste de la catacombe, formée de trois longs corridors et de deux salles, a été seulement tracée en rouge, et l’on rencontre enfin les débris du sarcophage du Pharaon, en granit, dans un très-petit cabinet dont les parois, à peine dégrossies, sont couvertes de quelques mauvaises figures de divinités, dessinées et barbouillées à la hâte.