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puisqu’elle nous fait bien apprécier le chemin que nous avons parcouru depuis.

Le tombeau de Rhamsès Ier, le père et le prédécesseur d’Ousireï, était enfoui sous les décombres et les débris tombés de la montagne ; nous l’avons fait déblayer : il consiste en deux longs corridors sans sculptures, se terminant par une salle peinte, mais d’une étonnante conservation, et renfermant le sarcophage du roi, en granit, couvert seulement de peintures. Cette simplicité accuse la magnificence du fils, dont la somptueuse catacombe est à quelques pas de là.

J’avais le plus vif désir de retrouver à Biban-el-Molouk la tombe du plus célèbre des Rhamsès, celle de Sésostris ; elle y existe en effet : c’est la troisième à droite dans la vallée principale ; mais la sépulture de ce grand homme semble avoir été en butte, soit à la dévastation par des mains barbares, soit aux ravages des torrents accidentels qui l’ont comblée à très-peu près jusqu’aux plafonds. C’est en faisant creuser une espèce de boyau au milieu des éclats de pierres qui remplissent cette intéressante catacombe que nous sommes parvenus, en rampant et malgré l’extrême chaleur, jusqu’à la première salle. Cet hypogée, d’après ce qu’on peut en voir, fut exécuté sur un plan très-vaste et décoré de sculptures du meilleur style, à en juger par les pe-