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leste avec un cortège qui change à chaque heure, et qui l’accompagne sur les deux rives.

A la première heure, au moment où le vaisseau se met en mouvement, les esprits de l’Orient présentent leurs hommages au dieu debout dans son naos, qui est élevé au milieu de cette bari ; l’équipage se compose de la déesse Sori, qui donne l’impulsion à la proue ; du dieu Sev (Saturne), à la tête de lièvre, tenant une longue perche pour sonder le fleuve, et dont il ne fait usage qu’à partir de la 8e heure, c’est-à-dire lorsqu’on approche des parages de l’Occident ; le réis ou commandant est Hôrus, ayant en sous-ordre le dieu Haké-Oëris, le Phaéton et le compagnon fidèle du Soleil : le pilote manœuvrant le gouvernail est un hiéracocéphale nommé Haôu, plus la déesse Neb-Wa (la dame de la barque), dont j’ignore les fonctions spéciales, enfin le dieu gardien supérieur des tropiques. On a représenté, sur les bords du fleuve, les dieux ou les esprits qui président à chacune des heures du jour ; ils adorent le Soleil à son passage, ou récitent tous les noms mystiques par lesquels on le distinguait. A la seconde heure paraissent les âmes des rois ayant à leur tête le défunt Rhamsès V, allant au-devant de la bari du dieu pour adorer sa lumière. Aux 4e, 5e et 6e heures, le même Pharaon prend part aux travaux des dieux