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du délinquant, quelque glouton de l’époque.

Le dieu visite, à la cinquième heure, les Champs-Élysées de la mythologie égyptienne, habités par les âmes bienheureuses se reposant des peines de leurs transmigrations sur la terre : elles portent sur leur tête la plume d’autruche, emblème de leur conduite juste et vertueuse. On les voit présenter des offrandes aux dieux ; ou bien, sous l’inspection du seigneur de la joie du cœur, elles cueillent les fruits des arbres célestes de ce paradis ; plus loin, d’autres tiennent en main des faucilles : ce sont les âmes qui cultivent les champs de la vérité ; leur légende porte : « Elles font des libations de l’eau et des offrandes des grains des campagnes de gloire ; elles tiennent une faucille et moissonnent les champs qui sont leur partage ; le dieu Soleil leur dit : Prenez vos faucilles, moissonnez vos grains, emportez-les dans vos demeures, jouissez-en et les présentez aux dieux en offrande pure. » Ailleurs, enfin, on les voit se baigner, nager, sauter et folâtrer dans un grand bassin que remplit l’eau céleste et primordiale, le tout sous l’inspection du dieu Nil-Céleste. Dans les heures suivantes, les dieux se préparent à combattre le grand ennemi du Soleil, le serpent Apophis. Ils s’arment d’épieux, se chargent de filets, parce que le monstre habite les eaux du fleuve