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La décoration des tombeaux royaux était systématisée, et ce que l’on trouve dans l’un reparaît dans presque tous les autres, à quelques exceptions près, comme je le dirai plus bas.

Le bandeau de la porte d’entrée est orné d’un bas-relief (le même sur toutes les premières portes des tombeaux royaux), qui n’est au fond que la préface, ou plutôt le résumé de toute la décoration des tombes pharaoniques. C’est un disque jaune au milieu duquel est le soleil à tête de bélier, c’est-à-dire le soleil couchant entrant dans l’hémisphère inférieur, et adoré par le roi à genoux ; à la droite du disque, c’est-à-dire à l’orient, est la déesse Nephthys, et à la gauche (occident) la déesse Isis, occupant les deux extrémités de la course du dieu dans l’hémisphère supérieur : à côté du soleil et dans le disque, on a sculpté un grand scarabée qui est ici, comme ailleurs, le symbole de la régénération ou des renaissances successives : le roi est agenouillé sur la montagne céleste, sur laquelle portent aussi les pieds des deux déesses.

Le sens général de cette composition se rapporte au roi défunt : pendant sa vie, semblable au soleil dans sa course de l’orient à l’occident, le roi devait être le vivificateur, l’illuminateur de l’Égypte, et la source de tous les biens physiques et moraux nécessaires à ses habitants ; le