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du nombre de celles-ci est le fameux zodiaque dont on a tant parlé.

Ce qui reste du naos, c’est-à-dire le mur du fond du pronaos, est de l’époque de Ptolémée Épiphane, et cela encore est d’hier, comparativement à ce qu’on croyait. Les fouilles que nous avons faites derrière le pronaos nous ont convaincus que le temple proprement dit a été rasé jusqu’aux fondements.

Cependant, que les amis de l’antiquité des monuments de l’Égypte se consolent : Latopolis ou plutôt Esné (car ce nom se lit en hiéroglyphes sur toutes les colonnes et sur tous les bas-reliefs du temple) n’était point un village aux grandes époques pharaoniques ; c’était une ville importante, ornée de beaux monuments, et j’en ai découvert la preuve dans l’inscription des colonnes du pronaos.

J’ai trouvé sur deux de ces colonnes, dont le fût est presque entièrement couvert d’inscriptions hiéroglyphiques disposées verticalement, la notice des fêtes qu’on célébrait annuellement dans le grand temple d’Esnéh. Une d’elles se rapportait à la commémoration de la dédicace de l’ancien temple, faite par le roi Thouthmosis III (Moeris) ; de plus il existe, et j’ai dessiné dans une petite rue d’Esnéh, au quartier de Cheïkh-