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qui étaient venus en Haute-Égypte pour y tenir des panégyries dans les années XXX, XXXIV, XXXVII, XL et XLIV de son règne, m’ont fourni des détails curieux sur la famille du conquérant. Une de ces stèles nous apprend que Rhamsès le Grand a eu deux femmes : la première, Nofré-Ari, fut l’épouse de sa jeunesse, celle qui paraît, ainsi que ses enfants, dans les monuments d’Ibsamboul et de la Nubie ; la seconde (et dernière jusqu’à présent) se nommait Isénofré ; c’était la mère, 1° de la princesse Bathianthi, qui paraît avoir été sa fille chérie, la benjamine de la vieillesse de Sésostris ; 2° du prince Schohemkémé, celui qui présidait les panégyries dans les dernières années du règne de son père, comme le prouvent trois des grandes stèles de Silsilis. C’est probablement ce fils qui lui succéda en quittant son nom princier, et prenant sur les monuments celui de Thmeïothph (le possesseur de la vérité, ou bien celui que la vérité possède) ; c’est le Sésonsis II de Diodore, et le Phéron d’Hérodote. Ce fut aussi, comme son père, un grand constructeur d’édifices, mais dont il ne reste que peu de traces. On trouve dans le spéos de Silsilis : 1° une petite chapelle dédiée en son honneur par l’intendant des terres du nome ombite, appelé Pnahasi ; 2º une stèle (date effacée) dédiée par le même Pnahasi, et constatant qu’on