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j’ai pris copie, et datée de « l’an IV, le 10e jour de Mésori, sous la majesté de l’Aroéri puissant, ami de la vérité et fils du Soleil, Rhamsès, chéri d’Hapimoou, le père des dieux. » Le texte, qui contient les louanges du dieu Nil (ou Hapimoou), l’identifie avec le Nil céleste Nenmoou, l’eau primordiale, le grand Nilus, que Cicéron, dans son Traité sur la Nature des Dieux, donne comme le père des principales divinités de l’Égypte, même d’Ammon, ce que j’ai trouvé attesté ailleurs par des inscriptions monumentales. La troisième chapelle appartient au règne du fils de Rhamsès le Grand ; il était naturel que les chapelles de Silsilis fussent dédiées à Hapimoou (le Nil terrestre), parce que c’est le lieu de l’Égypte où le fleuve est le plus resserré et qu’il semble y faire une seconde entrée, après avoir brisé les montagnes de grès qui lui fermaient ici le passage, comme il a brisé les rochers de granit de la cataracte pour faire sa première entrée en Égypte.

On trouve, plus au nord de ces chapelles, une suite de tombeaux creusés pour recevoir deux ou trois corps embaumés ; tous remontent jusqu’aux premiers Pharaons de la XVIIIe dynastie, et quelques-uns appartiennent à des chefs de travaux ou inspecteurs supérieurs des carrières de Silsilis. Nous avons aussi copié des stèles portant des dates du règne de divers Rham-