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évident que je ne puis songer à emporter ce qui manque justement au Musée royal, de grosses pièces, parce que le transport seul jusqu’à Alexandrie épuiserait mes finances et de beaucoup.

Cela dit, je reprendrai le fil de mon itinéraire et la notice des monuments depuis Ombos, d’où est datée ma dernière lettre.

Partis d’Ombos le 17 février, nous n’arrivâmes, à cause de l’impéritie du réïs de notre grande barque et de la mollesse de nos rameurs, que le 18 au soir à Ghébel-Selséléh (Silsilis), vastes carrières où je me promettais une ample récolte. Mon espoir fut pleinement réalisé, et les cinq jours que nous y avons passés ont été bien employés.

Les deux rives du Nil, resserré par des montagnes d’un très-beau grès, ont été exploitées par les anciens Égyptiens, et le voyageur est effrayé s’il considère, en parcourant les carrières, l’immense quantité de pierres qu’on a dû en tirer pour produire les galeries à ciel ouvert et les vastes espaces excavés qu’il se lasse de parcourir. C’est sur la rive gauche qu’on trouve les monuments les plus remarquables.

On rencontre d’abord, en venant du côté de Syène, trois chapelles taillées dans le roc et presque contiguës. Toutes trois appartiennent à la belle époque pharaonique, et se ressem-