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du soleil tombaient d’aplomb le jour du solstice d’été : les auteurs grecs sont pleins de cette tradition, qui a pu, en effet, être fondée sur un fait réel, mais à une époque infiniment reculée.

J’ai couru, en bateau, les rochers de granit des environs de Syène, en remontant vers la cataracte ; j’y ai trouvé l’hommage d’un prince éthiopien à Aménophis III, et à la reine Taïa sa femme ; un acte d’adoration à Chnouphis, le dieu local, pour le salut de Rhamsès-le-Grand, de ses filles Isénofré, Bathianthi, et de leurs frères Scha-hem-kame et Mérenphtah ; le prince éthiopien Mémosis (le même dont j’avais déjà recueilli une inscription dans l’île de Snem), agenouillé et adorant le prénom du roi Aménophis III ; enfin plusieurs proscynéma de simples particuliers ou de fonctionnaires publics, aux divinités de Syène et de la cataracte, Chnouphis, Saté et Anouké.

Je visitai pour la seconde fois l’île d’Éléphantine qui, tout entière, formerait à peine un parc convenable pour un bon bourgeois de Paris, mais dont certains chronologistes modernes ont voulu toutefois faire un royaume, pour se débarrasser de la vieille dynastie égyptienne des Éléphantins. Les deux temples ont été récemment détruits, pour bâtir une caserne et des magasins à Syène ; ainsi a disparu le petit temple dédié à