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me saluait de la main. Nous arrêtâmes nos barques et passâmes quelques heures à causer de nos travaux avec cet excellent homme, publiciste et littérateur distingué, qui nous avait traités d’une manière si aimable pendant notre séjour à Alexandrie. Nous nous séparâmes, lui pour remonter jusqu’à la seconde cataracte, et moi pour rentrer en Égypte, avec promesse de nous rejoindre à Thèbes, qui est le Paris de l’Égypte et le rendez-vous des voyageurs, n’en déplaise à la grosse ville du Kaire et à la triste Alexandrie.

Vers 2 heures après-midi, nous étions à Déboud ou Déboudé : nous étant rendus au temple, en passant sous les trois petits propylons sans sculpture, je trouvai qu’il avait été bâti, en grande partie, par un roi éthiopien nommé Atharramon, et qui doit être le prédécesseur ou le successeur immédiat de l’Ergamène de Dakkè. Le temple, dédié à Ammon-Ra, seigneur de Tébot (Déboud), et à Hathôr, et subsidiairement à Osiris et à Isis, a été continué, mais non achevé, sous les empereurs Auguste et Tibère. Dans le sanctuaire encore non sculpté, gisent les débris d’un mauvais naos monolithe, en granit rose, du temps des Ptolémées.

Notre travail étant terminé, nous rentrâmes dans nos barques, pressés de partir et de pro-