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chent quelques Bischaris prisonniers, hommes et femmes, l’une de celles-ci portant deux enfants sur ses épaules et dans une espèce de couffe ; suivent des individus conduisant au roi des animaux vivants, les plus curieux de l’intérieur de l’Afrique, le lion, les panthères, l’autruche, des singes et la girafe, parfaitement dessinés, etc., etc. On reconnaîtra là, j’espère, la campagne de Sésostris contre les Éthiopiens, lesquels il força, selon Diodore de Sicile encore, de payer à l’Égypte un tribut annuel en or, en ébène et en dents d’éléphant.

Les autres sculptures du spéos sont toutes religieuses. Ce monument était consacré au grand dieu Ammon-Ra et à sa forme secondaire Chnouphis. Le premier de ces dieux déclare plusieurs fois, dans ses légendes, avoir donné toutes les mers et toutes les terres existantes à son fils chéri « le Seigneur du monde (Soleil gardien de justice) Rhamsès (II). » Dans le sanctuaire, ce Pharaon est représenté suçant le lait des déesses Anouké et Isis. « Moi qui suis ta mère, la dame d’Éléphantine, dit la première, je te reçois sur mes genoux, et te présente mon sein pour que tu y prennes ta nourriture, ô Rhamsès ! » « Et moi, ta mère Isis, dit l’autre, moi, la dame de Nubie, je t’accorde les périodes des panégyries (celles de 30 ans) que tu suces avec mon lait,