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écrite M. de Mirbel, et je suis persuadé qu’elle sera accueillie par S. A. le pacha d’Égypte, qui ne recule jamais devant les choses utiles.

Ma dernière lettre est d’Ibsamboul ; je dois donc reprendre mon itinéraire à partir de ce beau monument que nous avons épuisé, au risque de l’être nous-mêmes par les difficultés de son étude.

Nous l’avons quitté le 16 janvier, et le 17, de bonne heure, nous abordâmes au pied du rocher d’Ibrim, la Primis des géographes grecs, pour visiter quelques excavations qu’on aperçoit vers le bas de cette énorme masse de grès.

Ces spéos (je donne ce nom aux excavations dans la roche, autres que des tombeaux) sont au nombre de quatre, et d’époques différentes, mais tous appartenant aux temps pharaoniques.

Le plus ancien remonte jusqu’au règne de Thouthmosis Ier ; le fond de cette excavation, de forme carrée comme toutes les autres, est occupé par 4 figures (tiers de nature), assises, et représentant deux fois ce Pharaon assis entre le dieu seigneur d’Ibrim (Prim), c’est-à-dire une des formes du dieu Thoth à tête d’épervier, et la déesse Saté, dame d’Éléphantine et dame de Nubie. Ce spéos était une chapelle ou oratoire consacré à ces deux divinités ; les parois de côté n’ont jamais été sculptées ni peintes.