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moyens. Nous sommes, d’ailleurs, tous ragaillardis par le courrier qui nous arriva hier au milieu de nos tribulations maritimes, et qui m’apporta enfin les lettres de Paris du 26 septembre, des 12 et 25 octobre, et du 15 novembre. Voilà, en y ajoutant les deux précédentes, les seules lettres qui me soient parvenues.

Je remercie bien notre vénérable M. Dacier pour les bonnes lignes qu’il a bien voulu m’écrire le 26 septembre. J’espère qu’il aura reçu ma lettre de Ouadi-Halfah du 1er janvier dernier, et qu’il voudra bien pardonner à la vétusté de mes souhaits de jour de l’an, déjà caducs lorsqu’ils lui parviendront ; mais la Nubie, et surtout la seconde cataracte, sont loin de Paris, et le cœur seul franchit rapidement de telles distances.

J’écrirai de Thèbes à notre ami Dubois[1], après avoir vu à fond l’Égypte et la Nubie ; je puis dire d’avance que nos Égyptiens feront à l’avenir, dans l’histoire de l’art, une plus belle figure que par le passé ; je rapporte une série de dessins de grandes choses, capables de convertir tous les obstinés.

Je transmets à M. Drovetti la lettre que m’a

  1. C’est le chef de la Commission archæologique envoyée dans la Morée par le gouvernement français.