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a dit : Ton père Amon-Ra t’a doté, ô Rhamsès ! d’une vie stable et pure : qu’il t’accorde de longs jours pour gouverner le monde, et pour contenir les Libyens, à toujours.

Il paraît donc que, de temps en temps, les nomades d’Afrique inquiétaient les paisibles cultivateurs des vallées du Nil. Il est fort remarquable, du reste, que je n’aie trouvé jusqu’ici sur les monuments de la Nubie que des noms de princes éthiopiens et nubiens, comme gouverneurs du pays, sous le règne même de Rhamsès-le-Grand et de sa dynastie. Il paraît aussi que la Nubie était tellement liée à l’Égypte, que les rois se fiaient complètement aux hommes du pays même, pour le commandement des troupes. Je puis citer en preuve une stèle encore sculptée sur les rochers d’Ibsamboul, et dans laquelle un nommé Maï, commandant des troupes du roi en Nubie, et né dans la contrée de Ouaou (l’un des cantons de la Nubie), chante les louanges du Pharaon Mandouëi Ier, le 4e successeur de Rhamsès-le-Grand, d’une manière très-emphatique ; il résulte aussi de plusieurs autres stèles, que divers princes éthiopiens furent employés en Nubie par les héros de l’Égypte.

Le 3 au soir commencèrent nos travaux à Ibsamboul : il s’agissait d’exploiter le grand temple, couvert de si grands et de si beaux bas-reliefs.