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et qu’elle terminerait promptement une pointe imprudente tentée sur l’Éthiopie : ce n’est pas à moi de recommencer Cambyse ; je suis d’ailleurs un peu plus attaché à mes compagnons de voyage qu’il ne l’était probablement aux siens. Je tourne donc dès aujourd’hui ma proue du côté de l’Égypte pour redescendre le Nil, en étudiant successivement à fond les monuments de ses deux rives : je prendrai tous les détails dignes de quelque intérêt, et d’après l’idée générale que je m’en suis formée en montant, la moisson sera des plus riches et des plus abondantes.

Vers le milieu de février je serai à Thèbes, car je dois au moins donner quinze jours au magnifique temple d’Ibsamboul, l’une des merveilles de la Nubie, créée par la puissance colossale de Rhamsès-Sésostris, et un mois me suffira ensuite pour les monuments existants entre la 1re et la 2e cataracte. Philæ a été à peu près épuisée pendant les dix jours que nous y avons passés en remontant le Nil ; et les temples d’Ombos, d’Edfou et d’Esné, si vantés au détriment de ceux de Thèbes, m’arrêteront peu de temps, parce que je les ai déjà classés, et que je trouve, sur des monuments plus anciens et d’un meilleur style, les détails mythologiques et religieux que je ne veux puiser qu’à des sources pures. Je me bor-