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Vers le coucher du soleil, je fis une promenade à la cataracte.

C’est hier seulement que je me mis sérieusement à l’ouvrage. J’ai trouvé ici, sur la rive occidentale, les débris de trois édifices, mais des arases qui ne conservent que la fin des légendes hiéroglyphiques. Le premier, le plus au nord, était un petit édifice carré, sans sculpture et fort peu important. Le second, au contraire, m’a beaucoup intéressé ; c’était un temple dont les murs ont été construits en grandes briques crues, l’intérieur étant soutenu par des piliers en pierre de grès ou des colonnes de même matière : mais, comme toutes celles des plus anciennes époques, ces colonnes étaient semblables au dorique et taillées à pans très-réguliers et peu marqués. C’est là l’origine incontestable des ordres grecs. Ce premier temple, dédié à Horammon (Ammon générateur), a été élevé sous le roi Aménophis II, fils et successeur de Thouthmosis III (Mœris), ce que j’ai constaté en faisant fouiller par mes marins arabes, avec leurs mains, autour des restes de piliers et de colonnes où j’apercevais quelques traces de légendes hiéroglyphiques. J’ai été assez heureux pour trouver la fin de la dédicace du temple sur les débris des montants de la première porte. J’ai de plus découvert et fait désensabler avec les mains, une grande stèle, engagée