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aussi le 27. Là, je pouvais jouir des plus beaux monuments de la Nubie, mais non sans quelque difficulté. Il y a deux temples entièrement creusés dans le roc, et couverts de sculptures. La plus petite de ces excavations est un temple d’Hathôr, dédié par la reine Nofré-Ari, femme de Rhamsès-le-Grand, décoré extérieurement d’une façade contre laquelle s’élèvent six colosses de trente-cinq pieds chacun environ, taillés aussi dans le roc, représentant le Pharaon et sa femme, ayant à leurs pieds, l’un ses fils, et l’autre ses filles, avec leurs noms et titres. Ces colosses sont d’une excellente sculpture ; leur stature est svelte et leur galbe très-élégant ; j’en aurai des dessins très-fidèles. Ce temple est couvert de beaux reliefs, et j’en ai fait dessiner les plus intéressants.

Le grand temple d’Ibsamboul vaut à lui seul le voyage de Nubie : c’est une merveille qui serait une fort belle chose, même à Thèbes. Le travail que cette excavation a coûté effraye l’imagination. La façade est décorée de quatre colosses assis, n’ayant pas moins de soixante-un pieds de hauteur : tous quatre, d’un superbe travail, représentent Rhamsès-le-Grand ; leurs faces sont portraits, et ressemblent parfaitement aux figures de ce roi qui sont à Memphis, à Thèbes et partout ailleurs. C’est un ouvrage digne de toute admiration. Telle est l’entrée ; l’intérieur en est