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l’architecture et quelques détails intérieurs ont été mal reproduits, offrent cela de particulier (ainsi que plusieurs petits tombeaux voisins), que la porte de l’hypogée est précédée d’un portique taillé à jour dans le roc, et formé de colonnes qui ressemblent, à s’y méprendre à la première vue, au dorique grec de Sicile et d’Italie. Elles sont cannelées, à base arrondie, et presque toutes d’une belle proportion. L’intérieur des deux derniers hypogées était ou est encore soutenu par des colonnes semblables : nous y avons tous vu le véritable type du vieux dorique grec, et je l’affirme sans craindre d’établir mon opinion sur des monuments du temps romain, car ces deux hypogées, les plus beaux de tous, portent leur date et appartiennent au règne d’Osortasen, deuxième roi de la 23e dynastie (Tanite), et par conséquent remontent au IXe siècle avant J.-C. J’ajouterai que le plus beau des deux portiques, encore intact, celui de l’hypogée d’un chef administrateur des terres orientales de l’Heptanomide, nommé Néhôthph, est composé de ces colonnes doriques sans base, comme celles de Paestum et de tous les beaux temples grecs-doriques.(Pl.4.)

Les peintures du tombeau de Néhôthph sont de véritables gouaches, d’une finesse et d’une beauté de dessin fort remarquables : c’est ce que j’ai vu de plus beau jusqu’ici en Égypte ; les ani-