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monuments historiques.

ment généalogique, et très-vraisemblablement qu’elle fut faite pour le roi Ramès II, l’Armais ou Armès de Manéthon. Cet historien compte en effet le règne de ce prince comme le 14e de la XVIIIe dynastie, et la Table d’Abydos, pour le même espace de temps, ne donne que onze cartouches, parce que la reine Amensé étant la sœur du roi Aménophis (l’Ammon-Mai des monuments), le roi Rathotis (Ramsès Ier des monuments) étant le frère de la reine Anchenchrès (Tmauhmot des monuments), et les deux Anchenchrès (Ousireï et Mandoueï des monuments avec le même prénom), étant frères l’un de l’autre, la table généalogique ne devait indiquer que l’un ou l’autre, ou le plus ancien de ces frères ou sœurs, afin de ne pas doubler les générations par les règnes des personnages du même degré de parenté. Ainsi s’explique donc en effet la véritable nature de ce précieux tableau, dont les monuments démontrent le but réel, et toute l’exactitude en ce qui concerne la XVIIIe dynastie des Pharaons. Il ne sera pas d’un moindre secours pour les monuments royaux des dynasties précédentes, si le hasard en ramène un certain nombre à la lumière. Mais il n’existe jusqu’ici que quelques stèles funéraires isolées, portant des cartouches de rois et des dates de leur règne : la Table d’Abydos a déjà déterminé d’avance leur véritable place chronologique.