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première lettre.
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l’obélisque de saint Jean de Latran, enfin dans les bas-reliefs de plusieurs grands temples de l’Égypte et de la Nubie, sans compter la prodigieuse quantité d’amulettes qui portent soit son prénom soit son nom propre. Ainsi Aménophis II, appelé à tort Memnon par les Grecs, était arrière petit-fils du Pharaon Mœris.

Manéthon donne pour successeur à Aménophis-Memnon (l’Aménophis II des monuments et de cet historien), un roi qui, comme le fils d’Isis et d’Osiris, se nomma Horus : la Table d’Abydos et les monuments l’appellent en effet Hor-nem-nèb, c’est-à-dire Horus avec le Seigneur, espèce de nom mystique dont je pourrais citer plusieurs autres exemples, et qui convenait d’autant plus à ce prince que, d’après le témoignage de Manéthon lui-même, ce Pharaon avait vu les Dieux, φησὶ, dit Josèphe, τοῦτον (Ἀμενώφιν) ἐπιθυμῆσαι θεῶν γενέσθαι θεατὴν, ὥσπερ Ὢρ εἷς τῶν πρὸ αὐτοῦ βεϐασιλευκότων[1].

La Table d’Abydos ne porte point le prénom de la fille d’Horus, l’Achenchersès de Manéthon et la reine Tmauhmot des monuments, d’abord parce que les reines n’avaient point de prénom, et en second lieu parce que cette Table contenant seulement la généalogie, par générations, de Ramsès II, ou même celle de Ramsès VI (le Grand Sésostris),

  1. Josèphe contre Appion, liv. I.