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première lettre

sée de Turin, un modèle très-antique de ces décrets rendus pour consacrer et conserver la mémoire de la piété des rois, et celle de leurs bienfaits envers la nation égyptienne. Ce fait curieux démontre en même temps que le culte et le sacerdoce des rois est beaucoup plus ancien en Égypte que l’arrivée d’Alexandre, et qu’en cela comme dans presque toutes les formes du culte et du gouvernement, dans les coutumes et même dans les formules de simple étiquette, les rois grecs d’Égypte n’innovèrent rien, et s’efforcèrent de suivre, le plus qu’il leur fut possible, les usages de l’antique monarchie, qu’une longue série de siècles avait irrévocablement sanctionnés.

Une lacune d’environ quarante caractères existant au commencement de la première ligne de l’inscription relative au Pharaon Horus, ne nous permet point de connaître d’une manière positive ni la date ni les auteurs du décret. Peut-être qu’une étude plus approfondie de ce texte, apprendra s’il faut le rapporter au règne de ce roi lui-même, ou bien, ce qui est infiniment plus probable, à celui de la reine Tmauhmot sa fille, associée à ses honneurs divins, comme dans l’inscription de Rosette on fait participer Épiphane vivant à tous ceux rendus à ses ancêtres, et que l’on augmente même considérablement. Quant à l’autorité qui aurait porté cette espèce de décret, les dispositions qu’il contient