Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 1.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme de la plupart des rois des plus anciennes dynasties, sous des noms qui pouvaient être très-communs parmi les Égyptiens, mais qui ne furent jamais inscrits en caractères sacrés sur les édifices publics, soit que ce fussent des suruoms plutôt que de véritables, noms propres, soit que, comme les monarques chinois, les vieux Pharaons eussent à la fois un nom propre et un nom de règne. La Table d’Abydos elle-même, omettant le nom de la reine fille d’Horus, comme elle omet aussi et des raisons que ce n’est point ici le lieu de développer, le nom de la reine Amensé (pl. II, n.° 5), mère de Thoutmosis II, quoique elle ait régné vingt et un ans entiers, la Table d’Abydos, dis-je, ne saurait non plus éclaircir cette difficulté d’un aussi haut intérêt pour l’histoire. Il faut donc recourir à d’autres autorités pour résoudre ce problème, et je crois avoir été assez heureux pour en trouver la solution dans le monument même qui l’a fait naître occasionnellement.

Le derrière du trône sur lequel les deux figures sont assises, était orné d’une grande scène sculptée qui occupait tout le haut du dossier : il n’en subsiste plus, vers la droite, que les restes d’une petite image d’homme agenouillé, et vers la gauche, que le pied d’un personnage de plus forte proportion. Au-dessous de ce bas-relief est une longue inscription hiéroglyphique de trois pieds de hauteur sur