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premières lettres

coiffure est propre à la déesse Athyr (la Vénus égyptienne), à laquelle on trouvait sans doute convenable de comparer les épouses et les filles des rois, en les montrant parées de ses insignes sur les monumens publics.

La légende hiéroglyphique gravée sur le devant du trône, à côté de la statue du roi Horus, a disparu en entier ; mais il reste de celle du côté de la reine, dix-neuf signes parmi lesquels se trouve heureusement encore le cartouche contenant son nom propre. Cette princesse, qualifiée de chérie d’Isis, la puissante mère divine, se nommait Tmauhmot (pl. II, n.° 12), nom qui me paraît avoir signifié la mère de la grâce ou la mère gracieuse. Nous aurions certainement su, par les titres seuls qui précédaient ce même cartouche, si cette princesse était la fille, la sœur ou l’épouse du roi Horus ; mais ces mêmes signes ont été emportés par la fracture qui a fait disparaître toute la partie supérieure de ce beau groupe.

Cette question, Monsieur le Duc, vous paraîtra d’autant plus intéressante à décider, que le roi Horus a eu pour successeur immédiat au trône, une de ses filles, qui gouverna l’Égypte pendant douze années ; Le nom sous lequel cette reine est désignée dans le canon de Manéthon, ne suffit point pour la faire reconnaître sur les monumens ; car cet historien paraît avoir parlé de cette princesse,