Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 1.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
première lettre.

mais comme partie intégrante du nom propre (Pl. II, no 2). J’ai d’autant moins balancé à reconnaître ce second cartouche pour un nom propre, et nullement pour un prénom tel que le premier, que, jusques ici, aucune des nombreuses légendes d’épouses de Pharaons, de reines Lagides et d’impératrices, ne m’a présenté de vrai prénom. Cette absence Constante semble prouver que les rois seuls adoptèrent des prénoms distinctifs qui pouvaient toutefois être communs à leurs femmes, comme le furent ceux des Ptolémées, mais aussi que ces princesses ne les prenaient jamais lorsque leurs noms étaient tracés isolément. C’est ainsi que le nom de la reine Taïa (Pl. Il, no 10), femme d’Aménophis II, sculpté sur le temple de Chnouphis à Éléphantine et gravé sur une foule de scarabées ou d’amulettes, soit seul, soit à côté de celui du Pharaon son mari, n’est jamais précédé d’aucun prénom. Il en est de même du nom de la reine Ari ou Nané-Ari (Pl. III, no 21), épouse de Ramsès-le-Grand, si fréquent dans les bas-reliefs du petit temple d’Ibsamboul en Nubie, monument exécuté en l’honneur ou par les ordres de cette souveraine ; sa légende ne renferme jamais ainsi qu’un seul cartouche contenant le nom propre, et le titre la servante de Mout, ou de Néith, titre qui, comme celui de engendrée de Pooh dans le cartouche de Nané-Atari, précède le nom propre de Nané-Ari.