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88. Les nombreux exemples des noms communs, déterminés figurativement, cités dans ce paragraphe, mettent assez en évidence le fait important que les Égyptiens, soit dans l’intérêt de la clarté des textes, soit par pur attachement à la plus antique forme de leur écriture (dont les premiers caractères furent des signes figuratifs), aimaient a exprimer certaines idées par la combinaison de deux espèces de signes, de nature diverse, employés simultanément : les uns, les signes phonétiques, représentaient indirectement le mot signe de l’idée, et les autres, les caractères figuratifs, peignaient directement l’objet même de l’idée. exprimée par le mot auquel ils se trouvaient unis comme éléments nécessaires.

B. § Ier. déterminatifs d’espèce, tropiques.

89. Souvent aussi on joignit aux noms communs rendus en caractères phonétiques, et exprimant des objets, qu’il était fort difficile ou même directement par un caractère figuratif, des déterminatifs purement tropiques, lesquels, liés au groupe phonétique, en suggéraient, pour ainsi dire, le sens, et même la prononciation sous le rapport des voix ou des voyelles. On figurait alors, à la suite du mot, l’image d’un objet physique en rapport plus ou moins direct avec