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Les Voyages de Champlain.

à Canceau, afin d’auoir ce qui reftoit des commoditez pour noftre habitation.

Quelque temps après qu’il fut parti, il arriua vne petite barque du port de huid tonneaux, où eftoit du Glas de Honfleur pilotte du vaiffeau de Pontgraué, qui amena auec luy les Maiftres des nauires Bafques qui auoient efté prins par ledit Pont en faifant la traiéïe de peleterie, comme nous auons dit. Le fieur de Mons les receut humainement & les renuoya par ledit du Glas au Pont auec commiiîion de luy dire qu’il emmenait à la Rochelle les vaifleaux qu’il auoit prins, afin que iuftice en fut faide. Cependant on trauailloit fort & ferme aux logemens : les charpentiers au magazin & logis du fieur de Mons, & tous les autres chacun au fien ; comme moy au mien, que ie fis auec l’aide de quelques feruiteurs que le fieur d’Oruille & moy auions ; qui fut incontinent acheué : où depuis le fieur de Mons fe logea attendant que le fien le fut. L’on fit auifi vn four, & vn moulin à bras pour moudre nos bleds, qui donna beaucoup de peine & trauail à la plufpart, pour eilre chofe pénible. L’on fit après quelques iardinages, tant à la grand terre que dedans l’iile, où on fema plufieurs fortes de graines, qui y vindrent fort bien, horfmis en l’ifie ; d’autant que ce n’eftoit que Sable qui bruiloit tout, lors que le foleil donnoit, encore qu’on prift beaucoup de peine à les arroufer.

Quelques iours après le fieur de Mons fe délibéra de fçauoir où eftoit la mine de cuiure franc qu’auions tant cherchée : Et pour ceft effed m’enuoya auec vn fauuage appellé Meffamoüet, qui difoit en 176